Nouvelle-Zélande : arrêtez de fumer, mais pas trop vite…

Après une valse-hésitation, la Nouvelle-Zélande a finalement décidé d’embrasser une politique de santé publique en faveur de la vape. Le résultat ? Une baisse du nombre de fumeurs... qui s’est aussi traduite par une baisse des recettes fiscales liées au tabac. Au point d’amener le gouvernement à envisager des droits d’accise sur les produits de vapotage.

Nouvelle-Zélande : arrêtez de fumer, mais pas trop vite…

La Nouvelle-Zélande et la vape, statut : c’est compliqué. Alors que les e-cigarettes ont été vendues en pharmacie, courant 2019, elles ont ensuite fait l’objet d’un durcissement de la loi. Le Parlement néo-zélandais a ainsi créé le statut de détaillant spécialisé, limitant le nombre de points de vente. Et les encadrant fortement, notamment au niveau de la promotion du vapotage. L’objectif officiel ? « Éviter la normalisation de l’e-cigarette », ni plus ni moins, selon le texte du projet de loi

Pourtant, contrairement à tant d’autres États à travers la planète, la Nouvelle-Zélande n’a pas caché son intérêt pour l’e-cigarette. Le ministre de la Santé David Clark a ainsi reconnu officiellement que « les produits de vapotage présentent moins de risques pour la santé que le tabac ». Il estime même que sa mission consiste à « aider les fumeurs à passer à ces produits moins nocifs ». Abondant dans ce sens, la secrétaire d’État à la Santé, Jenny Salesa, indique clairement que « nous savons que vapoter n’est pas sans risque mais [que] c’est 95 % moins nocif que fumer une cigarette »

Mais une réalité économique qui tempère l’enthousiasme

Les recettes fiscales rappellent toutefois le gouvernement à une certaine réalité. Le Trésor néo-zélandais relève une baisse de 47,8 % des revenus fiscaux liés au tabac, entre le 1er juillet 2020 et le 31 janvier 2021, par rapport à la même période de l’année précédente. L’État tablait sur une certaine baisse, mais pas aussi rapide : elle serait 28,9 % plus élevée que prévue. 

De là à conclure que la vape joue les trouble-fête, il y a un pas… que les pouvoirs publics semblent prêts à franchir. En 2016, 16,2 % des Néo-Zélandais avaient essayé la vape, contre 21,2 % trois ans plus tard. Un vrai engouement populaire, qui entraîne une diminution du nombre de fumeurs. Selon l’association Smoke Free World, la consommation de tabac aurait baissé de 6,3 % par an pour atteindre une prévalence de 14,25 % actuellement. Contre 24 % aujourd’hui en France, selon Santé publique France

Mais les revenus fiscaux baissent tout autant que le nombre de fumeurs, ce qui inquiète les pouvoirs publics. Même si ces mesures peuvent paraître légères en regard de celles de tant d’autres États, qui interdisent les arômes voire la vape en entier, la Nouvelle-Zélande envisage désormais d’interdire la publicité ou l’utilisation des e-cigarettes dans les lieux où la cigarette est déjà bannie.

Et c’est peut-être seulement le premier coup de semonce à l’égard de la vape. Louis Houlbrooke, le porte-parole de l’Union des contribuables néo-zélandais, accuse le ministère de la Santé de vouloir « garder les citoyens accros aux cigarettes ». Alors que l’UE envisage d’inclure les produits de vapotage dans la nouvelle directive sur les droits d’accise sur le tabac, la réaction néo-zélandaise préfigure sans doute celle du Vieux continent. Des recettes fiscales en baisse ? Vite, il faut trouver d’autres revenus !

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