États-Unis : l’avenir de la vape se dessine maintenant

Le vapotage n’est décidément pas en odeur de sainteté chez les présidents américains. Après Donald Trump, c’est au tour de Joe Biden d’afficher une franche hostilité à l'égard de la cigarette électronique. Ce n’est pas une surprise puisqu'il avait déjà annoncé la couleur lors de sa campagne. Mais la nomination de son « équipe santé » vient le confirmer.

États-Unis : l’avenir de la vape se dessine maintenant

Lors de la course à la présidentielle américaine, Joe Biden avait exprimé avec fermeté sa position sur la question du vapotage. Dans une interview accordée à Bloomberg, il déclarait même qu’il « arrêterait la commercialisation de l’e-cigarette [s’il était élu] tant que des recherches scientifiques sur ses effets [n’auraient] pas été conduites ». Et maintenant ?

Xavier Becerra, un choix surprenant

Désormais 46e président des États-Unis, Joe Biden est en train de nommer les différents membres de ses équipes. Et il a choisi l’avocat général de Californie Xavier Becerra pour diriger le département de la Santé publique et des Services sociaux. Celui-ci devrait ainsi superviser les décisions de la Food & Drug Administration (FDA) et des Centers for Disease Control (CDC).

Selon Jim McDonald, grand spécialiste américain de la vape, c’est « un choix surprenant ». En effet, Xavier Becerra n’a aucune expérience en santé publique, alors que de meilleurs candidats étaient pressentis pour le poste. Côté vape, il a soutenu la décision de la FDA de bannir les e-liquides aromatisés courant 2019-2020. Il a également approuvé « l’interdiction de la vente en ligne de tous les produits dérivés du tabac ».

Vers une politique prohibitionniste ?

Autre poste clé, la direction des Centers for Disease Control (CDC). Ce rôle devrait incomber au Dr Rochelle Walensky, qui dirige la division des maladies infectieuses à l’Hôpital général du Massachusetts. Elle ne s’est jamais exprimée au sujet de la vape. Ce qui n’est pas forcément bon signe. Toujours selon Jim McDonald, Rochelle Walensky pourrait bien confier le dossier à l’équipe du CDC déjà en place. Celle-là même qui avait colporté de fausses informations, incriminant la vape dans l’épidémie de maladies pulmonaires.

Le Dr Vivek Murthy serait nommé administrateur de la Santé publique. Un poste qu’il avait déjà occupé sous le mandat Obama. À cette époque, il s’était illustré en publiant un rapport qui dénonçait l’utilisation de l’e-cigarette chez les adolescents et les jeunes adultes. Encore la théorie de « l’effet passerelle »… Si sa nomination est confirmée, Murthy pourrait devenir l’homme de confiance de Xavier Becerra sur ce dossier.

Concernant le commissaire de la Food & Drug Administration (FDA), le choix n’a pas encore été arrêté. Cependant, le profil des deux candidats en lice n’a rien de rassurant. Josh Sharfstein et David Kessler, qui ont déjà officié au sommet de la FDA, sont connus pour leurs prises de position antivape. Le premier s’est notamment prononcé en faveur de l’interdiction des e-liquides aromatisés et de l’instauration de droits d’accise. Et le second est un farouche opposant au tabagisme, susceptible de faire un amalgame avec le vapotage.

« Kessler et Sharfstein semblent tous deux croire que les e-cigarettes sont un mal de société qui ne peut être combattu que par des politiques prohibitionnistes », s’inquiète le président de l’American Vaping Association (AVA), Gregory Conley.

Les associations antivape sur les rangs

La vape a-t-elle pesé durant la campagne présidentielle ? C’est fort probable. Après avoir affiché une position très hostile, Donald Trump avait finalement fait machine arrière. Allant jusqu’à rencontrer des acteurs de la filière, il avait suivi les conseils de son équipe de campagne, soucieuse de ne pas s’attirer les foudres des vapoteurs.  

Alors que la perspective d’une interdiction globale de tous les e-liquides aromatisés se profilait aux États-Unis, le président Trump a donc décidé de la circonscrire aux systèmes scellés. Dès lors, les autres candidats se devaient de se démarquer, à l’image du démocrate Joe Biden. « Nous avons besoin de données scientifiques sérieuses quant aux risques à long terme sur les poumons et aux autres décès qu’elle pourrait provoquer, avant que nous ne l’autorisions à nouveau », déclarait-il au cours d’une conférence à Des Moines, dans l’Iowa. Il avait déjà, par le passé, dit tout le mal qu’il pensait de l’e-cigarette, « aussi nocive que le tabac » selon lui. 

Dans le contexte sanitaire actuel, l’essentiel des travaux de la nouvelle équipe se concentrera en premier lieu sur le coronavirus. Mais il faut également compter avec la force de frappe que représentent les associations antivape. « Si [elles] ne parviennent pas à obtenir ce qu’elles veulent à Washington, indique Jim McDonald, elles feront pression sur les gouvernements des États et au niveau local. Nous pouvons nous attendre à un tsunami d’interdictions d’arômes l’an prochain, dans les législatures des États et les conseils municipaux. Et en fin de compte, elles seront tout aussi dommageables que l’action fédérale. »

Les premiers signaux devraient visibles dans les prochains mois. Et, sachant que politique américaine sur la question du vapotage a souvent été prise en exemple à travers le monde, nous ne manquerons pas de revenir sur le sujet.

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