États-Unis : l’interdiction des arômes se limite aux pods

Après des mois de tergiversation, l’administration Trump vient de rendre son verdict quant au sort de l’e-cigarette sur son territoire. Seuls les pods aromatisés seront finalement interdits. Les vapoteurs adeptes des systèmes ouverts peuvent ainsi respirer : leurs e-liquides devraient rester disponibles sur le marché. Voire l'être à nouveau, pour ceux qui ont fait l'objet d'une suspension dans certains États.

États-Unis : l’interdiction des arômes se limite aux pods

C’est peu dire que l’arbitrage du président Donald Trump était attendu concernant le sort de l’e-cigarette aux États-Unis. L’été dernier, une vague de maladies pulmonaires s’est traduite par des milliers d’hospitalisations et des dizaines de décès à travers tout le pays. Immédiatement associée au vapotage, l’épidémie a suscité l’émoi du grand public et des autorités sanitaires.

Quelques mois plus tard, la vape est officiellement disculpée par ces mêmes autorités qui l’avaient condamnée avant même le début de l’enquête. Ce ne sont pas les e-liquides classiques qui sont en cause, mais des produits au THC contenant de l’acétate de vitamine E vendus hors du circuit légal.

Les mauvais procès faits au vapotage

Mais les mauvais procès et les jugements à l’emporte-pièce ont laissé des traces. Sans compter les lobbies, qui ont profité du contexte pour mettre en avant les autres substituts nicotiniques, voire… les cigarettes classiques. Le résultat ? Immédiatement après l’épidémie, le marché de l’e-cigarette a baissé de 13 % aux États-Unis. Face à la pression, les gouverneurs d’une demi-douzaine d’États ont décidé de suspendre la commercialisation des e-liquides aromatisés. Il faut dire que deux débats se sont alors superposés : celui lié au rôle du vapotage dans la vague de maladies pulmonaires, et celui portant sur la responsabilité de la cigarette électronique dans la prétendue épidémie d’addiction à la nicotine.

En somme, le traitement du sujet s’est accompagné d’une véritable hystérie, dans les médias notamment, qui n’a pas simplifié les échanges. Après avoir déclaré, en septembre dernier, qu’il ne pouvait pas « laisser les gens tomber malades, ni les enfants être si affectés », Donald Trump s’est finalement souvenu de l’enjeu politique… À quelques mois de l’élection présidentielle, l’adoption de mesures trop restrictive dans ce domaine risquait de froisser une partie de l’électorat, qui n’a pas manqué de clamer ce slogan : « I vape, I vote ».

Revenir vers un débat dépassionné

Affirmant vouloir faire preuve de davantage d’impartialité et de transparence, le président Trump a alors reçu à la Maison-Blanche, le 23 novembre 2019, les acteurs de l’e-cigarette, les associations de vapoteurs comme les responsables de la santé publique. « La vape a enfin une place à la table. Et pas n’importe quelle table. Celle du Président », commentaient les responsables des associations de défense des vapoteurs. 

La Maison-Blanche avait promis de rendre rapidement ses conclusions, c’est chose faite. Seuls les e-liquides aromatisés contenus dans les cartouches scellées de type pod seront interdits. Les flacons d’e-liquides aromatisés pour les systèmes ouverts et rechargeables resteront autorisés. Pour les pods, seuls les goûts tabac et menthol seront disponibles sur le marché américain. Rappelons par ailleurs que le Sénat vient de voter le relèvement de l’âge légal  à 21 ans pour l’achat de produits du vapotage.

Une solution de sevrage tabagique

Alex Azar, le secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, justifie cette décision : « Ce sont les systèmes à cartouches et à pods qui ont créé le problème, c’est ce qui attire les enfants. Ils n’utilisent majoritairement pas les systèmes à réservoirs ouverts. » Il semblerait que ce soudain revirement contente tout le monde. Le principal acteur du marché américain, Juul, avait d’ailleurs anticipé une telle mesure n en retirant ses pods aromatisés dès le mois d’octobre dernier. Les vape shops classiques pourront également continuer d’exister. 

La Maison-Blanche va même plus loin, en commençant à considérer le vapotage comme une solution envisageable dans le cadre du sevrage tabagique. « Notre objectif est de voir si les cigarettes électroniques peuvent servir de voie de sortie pour les fumeurs adultes qui sont dépendants aux cigarettes combustibles, nous pensons que c’est une possibilité », déclare Alex Azar. Un vrai soulagement pour les adeptes des systèmes ouverts et, plus globalement, pour tous les acteurs de la vape indépendante aux États-Unis.

Ces articles pourraient vous intéresser


Warning: Undefined variable $current_cat in /home/clients/754f6fc4f860dc58249a6e14e475547c/sites/e-cigmag.com/wp-content/themes/ecigmag/single.php on line 162