Réactions en série face à l’odieuse campagne de l’OMS

Nous l’évoquions la semaine dernière, l’OMS a lancé une campagne absolument calomnieuse à l’égard de la vape. À l’occasion de la “Journée mondiale sans tabac”, l’institution fait un dangereux amalgame entre vapotage et tabagisme, tout en montrant de jeunes enfants e-cigarette à la main. Plusieurs associations et personnalités ont réagi.

Réactions en série face à l’odieuse campagne de l’OMS

Organisée le 31 mai, la « Journée mondiale sans tabac » est habituellement l’occasion de rappeler les dangers du tabagisme, première cause évitable de mortalité dans le monde. Mais cette année, l’Organisation mondiale de la santé compromet la poursuite de cet objectif en menant une indigne campagne contre la vape. L’institution met ainsi en scène une fillette, e-cigarette à la main, exhalant des ronds de vapeur, avec la mention « les enfants qui utilisent l’e-cigarette ont deux fois plus de chances de fumer plus tard dans leur vie »

En clair, l’OMS exploite toujours les mêmes poncifs, assénés sans le moindre fondement scientifique… et même démentis par toutes les études sérieuses. La dernière en date, qui consiste dans l’analyse sur vingt ans du tabagisme chez les adolescents américains, démontre même l’inverse : la vape aurait tendance à soustraire les jeunes à la tentation du tabac.

Sovape : « Porter un discours positif et productif dans la lutte contre le tabagisme »

Les réactions face à cette campagne résolument antivape n’ont pas tardé. L’association Sovape a, pour sa part, publié un communiqué dans lequel le contrepoint avec la communication de l’OMS apparaît clairement. « Traditionnellement, la Journée mondiale sans tabac est l’occasion de rappeler les chiffres effrayants des méfaits du tabagisme, exhorter les États à durcir leurs dispositifs et appeler à arrêter de fumer. À cette occasion, Sovape partage ce constat alarmant des morts évitables mais veut porter un discours positif et productif dans la lutte contre le tabagisme, et mettre en avant les solutions que sont le vapotage (pratique) et l’auto-support (humain). »

Sovape met ainsi en avant l’entraide et le partage d’expérience entre usagers, son cheval de bataille, à travers la plate-forme Info-Vape. À ce titre, l’association a créé quatre affichettes, dans un format qui rappelle celui de l’OMS, toujours dans le cadre de la Journée mondiale sans tabac, mais qui donnent de vraies infos et distillent un message positif : 

Aiduce, Sovape et Je défume : « L’OMS trompe le public en niant les preuves scientifiques »

Cosigné par les associations Aiduce, Sovape et Je Défume, un communiqué de presse vise à soutenir le Manifeste de l’European Tobacco Harm Reduction Advocates (ETHRA). Le document évoque directement le dernier dérapage de l’OMS. « Face aux menaces réglementaires et aux campagnes de dénigrement, telles que celle de l’Organisation mondiale de la Santé ces derniers jours, il est temps que les millions d’utilisateurs européens de produits nicotinés à risques réduits soient reconnus. »

Les trois associations françaises, aux côtés du regroupement européen de l’Ethra, ne cachent pas leur angoisse face au discours de l’OMS et aux risques qu’elle fait peser sur la vape. Elles rappellent notamment le véritable rôle de l’e-cigarette dans la lutte contre le tabagisme, en s’appuyant sur de véritables preuves scientifiques. « L’OMS organisera la 9e conférence des parties antitabac (COP 9) aux Pays-Bas l’an prochain. Ces derniers jours, une campagne de dénigrement du vapotage fait craindre le pire. Des études sérieuses montrent que le tabagisme adolescent a dégringolé dans les pays où le vapotage est courant, notamment au Royaume-Uni et en France, une chute incompatible avec un “effet passerelle” vers le tabagisme. Contrairement aux affirmations de la campagne de l’OMS, la réduction des méfaits pour les fumeurs qui se sont tournés vers le vapotage est démontrée scientifiquement. »

Aiduce, Sovape et Je défume enfoncent le clou : « A travers cette campagne, l’OMS trompe le public en niant les preuves scientifiques. Nous demandons instamment aux pays européens membres de la Convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT) de dénoncer cette campagne de désinformation, qui passe outre le mandat défini par la Convention. Les vies de millions de consommateurs de nicotine sont en jeu. »

France Vapotage : « La campagne de l’OMS ne fait qu’ajouter à la confusion »

La fédération France vapotage, qui rassemble des professionnels du secteur de l’e-cigarette en France, s’est également fendue d’un communiqué de presse en réaction à la campagne de l’OMS, « qu’elle déplore ».

France Vapotage rappelle en premier lieu que l’Académie de médecine reconnaît pleinement à la vape son rôle dans la diminution et l’arrêt du tabac. « Cette campagne se fonde sur un amalgame totalement déplacé, et même choquant pour de nombreux anciens fumeurs, entre produits du vapotage et produits du tabac. L’OMS semble mettre sur le même plan ces deux types de produits. C’est un contresens puisque la cigarette électronique, qui ne contient pas de tabac, est justement l’outil d’aide au sevrage le plus efficace et le plus utilisé par les fumeurs. »

France vapotage s’attarde également sur le prétendu « effet passerelle ». « Nous ne pouvons que regretter la confusion que tente de semer l’OMS, à l’appui d’images chocs insinuant qu’une enfant d’une dizaine d’années pourrait vapoter […] Les études indépendantes disponibles montrent qu’il n’y a pas d’effet passerelle entre vapotage et tabagisme. » La fédération rappelle au passage les résultats du baromètre qu’elle a réalisé en partenariat avec Odoxa. « Au moment où […] une majorité de Français se sentent toujours mal informés sur la cigarette électronique (57 %) et pensent que les pouvoirs publics doivent encourager les fumeurs à choisir la cigarette électronique comme alternative au tabac (55 %), la campagne de l’OMS est particulièrement regrettable ».

Vapolitique : « Une campagne si outrancière qu’elle touche au ridicule »

Philippe Poirson, sur Vapolitique, se fait encore plus précis et virulent à l’encontre de l’OMS. Selon lui, l’institution « bafoue le texte fondateur de la Convention-cadre pour la lutte antitabac ». Rappelons que la CCLAT, entrée en vigueur en 2005 et signée par 167 pays et l’Union européenne, a d’abord pour finalité la réduction des risques. « L’OMS vient de lancer une nouvelle campagne contre le vapotage. Si outrancière qu’elle touche au ridicule en mettant en scène une enfant de huit ou neuf ans. »

Philippe Poirson poursuit : « L’OMS semble prendre à la légère les décisions des membres de la Convention, qui, lors de sa dernière assemblée en 2018 (COP8), ont refusé d’assimiler le vapotage au tabac. Contrairement aux cigarettes chauffées, qui elles ne sont “étonnamment” pas même mentionnées dans la campagne de l’OMS. Pourtant, la responsabilité des pays membres de la CCLAT est pleinement engagée par la campagne de l’OMS faite en leur nom. Ce point est d’autant plus sensible que le dénigrement du vapotage mine les programmes de lutte antitabac de pays finançant la Convention-cadre. On peut penser notamment au Royaume-Uni et à la France (environ 6 % chacun du financement de la CCLAT). »

La communication de l’OMS aura tout de même eu ce mérite : favoriser l’union de toutes les associations, fédérations et autres défenseurs de la vape, pour rappeler à quel point l’usage de la cigarette électronique s’inscrit dans la lutte antitabac et s’impose même comme la solution de sevrage la plus efficace.

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