La Lituanie interdira les arômes en 2022

Un autre pays de l’Union européenne vient s'ajouter à ceux qui mènent une politique hostile à la vape. Le Parlement lituanien a voté une loi visant à interdire tous les e-liquides aromatisés à compter du 1er juillet 2022, qu’ils contiennent de la nicotine ou non. Une consultation publique est ouverte jusqu’au 11 octobre 2021, même si la loi a peu de chances d’être amendée.

La Lituanie interdira les arômes en 2022

« Il existe une preuve modérée que les cigarettes électroniques constituent une passerelle vers le tabagisme chez les jeunes. Il existe des preuves solides que la nicotine des e-liquides est impliquée dans le développement de l’addiction et que les arômes contribuent fortement à l’attractivité de la vape et à son initiation. » C’est par ces mots que le parlement de la république de Lituanie, le Seimas, a ratifié à 59 voix « pour » et 5 voix « contre » (avec 12 abstentions) un projet de loi visant à interdire les e-liquides aromatisés dans le pays. Et ce, qu’ils contiennent de la nicotine ou non. Le texte devrait entrer en application le 1er juillet 2022.

En réalité, ces propos correspondent à une citation extraite du dernier rapport du SCHEER (Scientific Committee on Health, Environmental and Emerging Risks). Un rapport décrié, qui dresse un portrait très sombre et biaisé de l’e-cigarette, allant jusqu’à conclure que « les preuves de l’efficacité des cigarettes électroniques dans l’arrêt du tabagisme traditionnel sont faibles »

Des études partisanes et périmées en guise de sources

Pour aboutir à cette conclusion, les chercheurs se sont avant tout appuyés sur « de nombreuses études [avec] des données provenant des États-Unis ». Avant de préciser que « les conclusions tirées de l’expérience américaine ne sont peut-être pas transférables directement à l’Union européenne », dans la mesure où « les produits américains sont susceptibles de différer considérablement de ceux commercialisés en Europe ». Ce rapport constitue pourtant la principale piste de réflexion de l’Union européenne dans le cadre de la révision de la TPD (Tobacco Products Directive), la directive européenne sur les produit du tabac.

Le parlement lituanien cite également un récent rapport de l’OMS, qui recommande aux États d’« interdire la promotion et la vente des e-liquides aromatisés afin de protéger les populations les plus jeunes ». Là encore, ce rapport est contesté car il s’appuie en particulier sur des études américaines dont certaines ont fait l’objet d’un retrait depuis plus de deux ans déjà

Une consultation publique jusqu’au 11 octobre 2021

Le Seimas planche sur l’interdiction des e-liquides aromatisés depuis plus d’un an. Les parlementaires envisageaient dans un premier temps de la circonscrire aux flacons nicotinés… Avant de se raviser et d’y inclure également les e-liquides non nicotinés, de peur que les vapoteurs puissent eux-mêmes y ajouter des « boosters » de nicotine.

Selon la dernière édition du sondage sur le tabagisme en Europe, 28 % des Lituaniens sont fumeurs, un taux supérieur à la moyenne européenne. Six autres États membres ont  promulgué l’interdiction des e-liquides aromatisés. L’Estonie, la Finlande, la Hongrie et l’Ukraine ont déjà une réglementation qui va dans ce sens. L’interdiction prendra effet au Danemark le 1er avril 2022. Et aux Pays-Bas, il est prévu qu’elle entre en application le 1er juillet 2022. 

Une consultation publique s’est ouverte sur le site web de l’Union européenne, invitant tous les citoyens à exprimer leur avis sur la loi votée en Lituanie. Ils ont jusqu’au 11 octobre prochain.

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