Dans le Massachusetts, on ne fait pas de détail. Tous les produits de vapotage viennent d’être interdits, pour une durée de quatre mois, au nom de l’urgence sanitaire. Sont ainsi concernés les e-liquides nicotinés, au cannabis, avec ou sans arôme. Une décision qui s’inscrit dans la politique menée actuellement par les autorités américaines, après la vague de maladies pulmonaires présentées comme « liées au vapotage. » C’est donc le troisième État, après le Michigan et New York, à adopter des mesures draconiennes contre l’utilisation de la cigarette électronique.
La vente d’e-liquides interdite jusqu’au 25 janvier 2020
« L’objectif de cette urgence sanitaire est de suspendre temporairement la vente de tous les produits de vapotage. Ce qui nous permettra de travailler avec les experts médiaux pour identifier l’origine des maladies et mieux réguler ces produits », a déclaré Charlie Baker, gouverneur républicain du Massachusetts. Interdiction totale, donc, jusqu’au 25 janvier 2020. Il s’agit là d’une mesure encore plus restrictive que celles prises par les États voisins, où seuls ont été bannis les e-liquides aromatisés.
Une enquête en cours portant sur 61 patients
Pour rappel, fin septembre, les centres de contrôle ont confirmé 7 décès supposément liés au vapotage, et 530 cas de maladies pulmonaires. En ce qui concerne le seul État du Massachusetts, 61 patients feraient actuellement l’objet d’une enquête.
Reste que la mesure adoptée par le gouverneur Charlie Baker risque, selon certains, de s’avérer contre-productive. Un avis que partage notamment Shaleen Title, de la Commission de contrôle du cannabis : « C’est une décision terrible. Pousser délibérément les gens vers le marché illicite va à l’encontre de tout principe de santé publique et de réduction des risques. » Une fois de plus, les États-Unis se présentent comme le pays des extrêmes : après avoir tardé à réguler le marché du vapotage, les voilà qui frappent fort, et sans distinction. Et ce, alors même que des e-liquides frelatés contenant du THC ont été identifiés dans l’enquête portant sur « l’épidémie de maladies pulmonaires. »
D’ailleurs, un sondage réalisé par Reuters/Ipsos donne une idée du sentiment qui prévaut actuellement aux États-Unis. D’après cette enquête, 63 % des personnes interrogées réfutent l’idée selon laquelle vaper est plus sain que fumer ; soit une hausse de 16 % par rapport à 2016. Par ailleurs, 77 % des sondés se sont prononcés en faveur d’un durcissement de la réglementation. Bref, ça sent vraiment le roussi pour la vape outre-Altantique !