Vapotage et nicotine : le sondage BVA-Sovape 2020

Trois quarts des Français ignorent que vapoter est moins dangereux que fumer. Les chiffres qui ressortent du sondage BVA commandé par Sovape soulignent un dramatique manque d’information sur le sujet. Et que dire de la nicotine...

Vapotage et nicotine : le sondage BVA-Sovape 2020

Tout reste à faire en matière d’information auprès du grand public. C’est ce qui ressort du sondage BVA commandé par l’association Sovape. Réalisée par Internet en août 2020 et basée sur un échantillon représentatif de 1 0002 personnes âgées de 18 ans et plus, cette enquête met en évidence la méconnaissance des Français sur le vapotage et la nicotine.

Tabagisme, vapotage : quelle perception des risques ?

Première question posée (graphique ci-dessous) : « Vous personnellement, que pensez-vous du vapotage par rapport aux cigarettes pour les risques sur la santé ? » Pour 47 % des personnes interrogées, le recours à la cigarette électronique présente autant de risques que le tabagisme. 11 % estiment même qu’il est plus risqué, voire beaucoup plus risqué. Et ils ne sont que 23 % à penser que le vapotage réduit les risques par rapport à la cigarette combustible.

vape sondage bva sovape

 

Deuxième question (graphique ci-dessous) : « Pensez-vous que la nicotine est cancérigène ? » Incroyable mais vrai, 78 % des personnes interrogées répondent par l’affirmative (soit à peu près la même proportion, soit 80 %, qu’en 2019). Seuls 13 % des répondants disent ne pas penser que la nicotine est cancérigène.

 

Troisième question : « Fumez-vous/vapotez-vous ? » Résultat : la part des vapoteurs reste inchangée (10 %) depuis l’enquête de 2019, tandis celle des fumeurs a très légèrement augmenté (24 % en 2020, contre 22 % en 2019).

L’information essentielle passée sous silence

Cette méconnaissance du public, Sovape l’attribue en partie à la vague de pneumopathies survenue aux Etats-Unis en 2019. Et qui, fake news aidant, a eu des effets dévastateurs dans le monde, y compris en France. Pour l’association, les médias, s’ils se sont empressés de traiter le sujet en mettant le vapotage en cause, n’ont pas pris soin, ensuite, de « corriger l’information lorsqu’il a été établi que les malades avaient été intoxiqués par des produits du marché noir au THC frelatés à l’acétate de vitamine E ». Se tromper est une chose, mais ne pas apporter de correctif une fois la vérité établie relève d’un manque d’éthique. Surtout quand il s’agit d’une question de santé publique.

Dédiaboliser la nicotine et rétablir la vérité

S’agissant de la nicotine, Sovape rappelle qu’Antoine Deutsch, de l’Institut national du cancer, s’était exprimé lors du dernier Sommet de la vape, en octobre dernier. « Il est important qu’une information adaptée légitime l’utilisation de la nicotine, premier principe actif des dispositifs de substitution pour le sevrage tabagique », avait-il affirmé. Or « ce message essentiel reste confidentiel par manque de relais des médias », regrette l’association.

Un constat d’autant plus préoccupant que, comme le souligne Sovape, « sur le terrain, la diabolisation de la nicotine porte préjudice au travail d’entraide à l’arrêt tabagique ». D’ailleurs, l’association ne manque pas de revenir sur les connaissances actuelles en matière de sevrage : « La substitution nicotinique double les chances de réussite. Le vapotage double les chances par rapport aux substituts pharmaceutiques. La combinaison de ces aides à un suivi en groupe d’entraide peut encore doubler ces chances. »

Sovape lance un appel aux pouvoirs publics

Que faire pour corriger le tir ? Quelles actions mener pour mieux informer les Français ? Pour Sovape, il est en tout cas urgent de desserrer l’étau autour de la vape : « Les professionnels indépendants du vapotage sont interdits de publicité et propagande et ne peuvent pas contrebalancer les campagnes de dénigrement. Il revient donc aux autorités compétentes d’assumer leur responsabilité sur ce dossier. »

Certes, l’épidémie de Covid-19 est passée par là, mais elle ne doit pas occulter les autres questions de santé publique, en particulier quand il s’agit de « la principale cause de évitable de maladies qu’est le tabagisme ».

 


TROIS RÉACTIONS


Valentine Deaunay, médecin tabacologue

« Je constate que les personnes ayant déjà arrêté de fumer à plusieurs reprises sont toujours aussi mal informées. Elles ne savent pas que fumer avec un patch est possible, que la vape est un outil sûr et validé pour arrêter, qu’elle peut être associée aux substituts nicotiniques sans risque. Seule une campagne d’information de grande envergure et répétée, cohérente, délivrant ces quelques messages clefs, pourrait rassurer et informer les fumeurs français. »

Jacques Le Houezec, tabacologue et formateur

« C’est la combustion qui tue, pas la nicotine, et même pas le tabac en soi. Brûler n’importe quel végétal produit les mêmes toxiques que la combustion d’une cigarette (goudrons, monoxyde de carbone, particules fines solides et gaz oxydants). Au lieu d’informer correctement les fumeurs sur ces faits simples et vérifiés, les campagnes antitabac ont toujours incriminé la nicotine à tort. »

Jean-Pierre Couteron, porte-parole de la Fédération addiction

« Alors que tant de nos concitoyens sont fragilisés par la crise économique et sociale qui s’ajoute à la crise sanitaire du Covid, ne pas leur donner les bonnes informations sur l’aide que peut apporter le vapotage et son inscription dans des groupes d’auto-support est une erreur grave. »

 

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