Plan cancer : l’avenir de la vape se joue maintenant

Le 8 novembre dernier, les eurodéputés se sont réunis pour débattre du « Plan pour vaincre le cancer », grande cause de l’Union européenne pour les années à venir. C’est un projet crucial pour l’avenir du vapotage sur le Vieux Continent, certains parlementaires prônant son éviction pure et simple. Où en est-on des discussions ?

Plan cancer : l’avenir de la vape se joue maintenant

Les jours de la vape seraient-ils comptés ? On peut le craindre. Publié le 3 février 2021, le projet du Plan cancer initié par l’Union européenne prévoit une série d’initiatives et de mesures de soutien pour aider les États membres à faire reculer ce fléau. D’ici 2035, le cancer pourrait en effet augmenter de plus de 24 % et devenir la principale cause de mortalité dans l’UE. 

Grande cause internationale, diagnostic précis des risques, initiatives communes pour les endiguer… Sur le papier, un tel programme ne peut que susciter une adhésion massive. Mais c’est sans compter un alignement idéologique de l’UE sur le discours de l’OMS, qui persiste à associer vapotage et tabagisme. Nous sommes déjà revenus sur les points contestables. En particulier, l’Union entend établir « des règles plus strictes concernant les nouveaux produits du tabac » (comprenez les produits de vapotage). Interdiction totale des arômes, extension de la taxation, lutte contre la publicité… Pour l’UE, lutter contre le tabagisme, c’est aussi lutter contre le vapotage.

Le 8 novembre dernier s’est tenue une nouvelle session de débats sur les amendements prévus. Relevés par Philippe Poirson, qui anime le blog Vapolitique, les échanges montrent à quel point le vapotage est sur la sellette…

Des positions antivape fermes

« Parmi les points controversés du projet de Plan Cancer figure le vapotage », affirme d’emblée Batosz Arlukowicz (photo), le président du Comité. Les eurodéputés s’opposent en effet sur le traitement qui doit lui être réservé dans les années à venir. Le Portugais Manuel Pizarro prône ainsi l’interdiction pure et simple des e-liquides aromatisés et l’ajout de taxes, comme il l’a expliqué sur France 24

Lors de la session du 8 novembre, Estrella Durà Ferrandis se montre encore plus virulente. L’eurodéputée espagnole voit dans la cigarette électronique un complot orchestré par Big Tobacco et soutient elle aussi l’interdiction des arômes. En dépit des études les plus récentes, John Ryan prétend quant à lui que « la vape n’aide pas à arrêter de fumer [et qu’elle] doit donc être traitée comme un produit pharmaceutique » !!!

Le camp des eurodéputés davantage ouverts à la vape n’est heureusement pas désert. La Française Véronique Trillet-Lenoir, rapporteure du projet et oncologue de profession, s’oppose farouchement à une approche puriste qui consisterait à écarter toutes les alternatives et laisserait les consommateurs retomber dans les pratiques les plus risquées. Même son de cloche de la part du docteur allemand Peter Liese, qui exclut l’idée d’interdire tous les e-liquides aromatisés, même s’il concède que certaines saveurs « comme le bubble-gum » peuvent poser problème. 

Sovape interpelle les eurodéputés

Dans ce contexte et en amont de la session du 8 novembre, l’association Sovape s’est adressée aux eurodéputés. Après avoir évoqué les premières réussites de la vape ces dix dernières années, avec une réduction du nombre de fumeurs en Europe, elle rappelle qu’elle contient aussi « 99 % de toxiques en moins que la cigarette, selon l’Institut Pasteur ».

« Nous nous inquiétons aujourd’hui des directions qui sont prises, à savoir une absence d’inclusion de l’approche de réduction des risques et pire, des mesures qui pourraient réduire l’impact de [ces] produits en en compliquant l’accès pour les fumeurs : taxation, limitation des arômes », poursuit l’association. Philippe Poirson, signataire de la lettre et vice-président de Sovape, l’accompagne d’une série de documents visant à étayer ses arguments. Il met notamment en avant le récent rapport de l’ETHRA, qui porte sur 35 000 consommateurs à travers l’Europe.

La mobilisation est d’autant plus cruciale qu’un vote est déjà prévu pour le 6 décembre prochain. L’orientation du Plan cancer pourrait ainsi orienter les futures révisions de la TPD, et donc l’avenir de la vape en Europe.

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