Nouvel éclairage de l’Inserm sur le vapotage des jeunes

Une étude menée par l’Inserm montre que les adolescents français qui ont commencé par vapoter ont 42,9 % de risques en moins de devenir des fumeurs quotidiens par rapport à ceux qui ont débuté avec la cigarette. Des résultats qui contredisent, une fois encore, la théorie de l’effet passerelle.

Nouvel éclairage de l’Inserm sur le vapotage des jeunes

Non, le « primo-vapotage » n’est pas une fabrique à fumeurs. L’Inserm a mené une enquête auprès de 44 000 jeunes français âgés de 17 à 18 ans. Interrogés à l’occasion de leur « Journée défense et citoyenneté » (JDC), du 13 au 25 mars 2017, ils ont notamment répondu à des questions sur le tabagisme et le vapotage. Et pour 42,9 % de ceux qui ont essayé le vapotage en premier, ils s’en seraient tenus à cette première « expérience ». Sans basculer vers la cigarette combustible par la suite. À l’inverse, 46,3% des ados ayant commencé la cigarette en premier seraient devenus des fumeurs quotidiens.

Mettre fin à la théorie de l’effet passerelle

Publiés dans la revue Addiction, le 17 novembre 2020, les travaux de l’Inserm viennent ainsi contredire le mythe de « l’effet passerelle ». Pour rappel, il s’agit de cette théorie selon laquelle le vapotage conduirait vers le tabagisme, en particulier chez les jeunes. Récemment démentie par des travaux du Consumer Choice Center, mais aussi par la baisse du tabagisme chez les mineurs, cette théorie est souvent mise en avant pour justifier des politiques répressives, au nom de la protection de la jeunesse. Or les chiffres communiqués par l’Inserm semblent exclure cette idée d’effet passerelle.

  • 42,9 % des ados français qui ont vapoté en premier n’auraient pas expérimenté le tabagisme ;
  • Seuls 18,7 % d’entre eux seraient devenus des fumeurs quotidiens ;
  • À l’inverse, 46,3% des ados ayant commencé par la cigarette seraient devenus des fumeurs quotidiens ;
  • 38,4 % des ados français qui ont commencé par la vape auraient ensuite essayé la cigarette, sans devenir fumeurs quotidiens pour autant ;
  • 3 % de ceux qui auraient testé au moins un des deux produits seraient devenus des vapoteurs quotidiens ;
  • L’âge moyen d’entrée dans le tabagisme quotidien serait retardé avec la vape : 14 ans pour ceux qui commencent par la cigarette, contre 15 ans avec l’e-cigarette.

« Dans l’ensemble, l’expérimentation de la cigarette électronique en premier, par opposition au tabac en premier, a été associée à une réduction du risque de tabagisme quotidien à l’âge de 17 – 18,5 ans », concluent les chercheurs. Rappelons que l’étude porte sur un échantillon représentatif : 44 000 jeunes. Et elle démontre que 81,3 % des jeunes ayant essayé le vapotage en premier ne sont pas des fumeurs quotidiens.

Une « différence culturelle » seulement ? Pas si sûr

Comment expliquer cette différence entre les résultats d’une telle enquête et la « perception » de la vape qu’en ont ses détracteurs, en particulier outre-Atlantique ? En clair, pourquoi « l’effet passerelle » continue-t-il de s’imposer auprès de (certains) responsables politiques ? Les chercheurs de l’Inserm mettent en avant des différences culturelles et réglementaires pour l’expliquer. Limitation du taux de nicotine à 20 mg/ml par la TPD, interdiction de la publicité, plus grande prévalence tabagique en France que dans les pays anglophones…

Et pourtant. Il n’en demeure pas moins que la situation devient de plus en plus claire scientifiquement. L’étude de l’Inserm s’ajoute ainsi à une littérature de plus en plus abondante qui confirme cet état de fait : le vapotage a tendance à éloigner les ados du tabac. Y compris aux États-Unis, où deux chercheuses de l’Institut Sanford Research avaient déjà abouti à la même conclusion.

 

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