Mexique : l’importation de la vape est interdite

Publié le 20 février dernier, un décret présidentiel vise à interdire l’importation de tout produit de vapotage au Mexique. Une catastrophe pour ce pays qui souffre déjà largement des ravages du tabac et de la pollution. La décision des pouvoirs publics mexicains est d’autant plus incompréhensible qu’elle s’appuie sur des données réfutées par la communauté scientifique.

Mexique : l’importation de la vape est interdite

La pilule est amère pour la vape mexicaine. Le président du pays, Andrés Manuel Lopez Obrador (photo), a publié le 20 février un décret interdisant l’importation de tous les produits du vapotage. À effet immédiat, la décision concerne tous les e-liquides, même non nicotinés, ainsi que le matériel quel qu’il soit. « Il a été rapporté que l’utilisation de ces appareils provoque une inflammation des voies respiratoires, une augmentation des globules blancs ainsi que des opacités pulmonaires bilatérales (taches dans les poumons), une faible oxygénation du sang ou même une insuffisance respiratoire, en plus d’une sensibilité accrue des cellules des voies respiratoires aux infections virales », est-il indiqué dans le décret présidentiel. Leur utilisation à long terme est susceptible d’augmenter le risque de maladie pulmonaire obstructive chronique et de cancer du poumon. »

Une interdiction basée sur des données erronées

À la lecture du décret, cela ne fait aucun doute, le chef d’État mexicain s’appuie sur les informations erronées qui ont accompagné l’épidémie de maladies pulmonaires aux États-Unis. Aujourd’hui, en effet, tous les experts scientifiques sont formels : ce ne sont pas les e-liquides classiques qui sont à l’origine de cette crise sanitaire, mais des e-liquides au THC frelatés, vendus au marché noir. Il a ainsi été démontré que c’est l’acétate de vitamine E contenu dans ces cartouches qui a agi comme un poison mortel, provoquant des milliers d’hospitalisations et des dizaines de décès.

Pour motiver sa décision, Andrés Manuel Lopez Obrador évoque également d’anciennes recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), aujourd’hui largement contestées. Et même soupçonnées d’être le résultat d’un intense lobbying. Par ailleurs, il occulte les autres préconisations de l’OMS, en particulier celle de « multiplier les initiatives visant à réduire la consommation de tabac ». Selon l’American cancer Society, plus de 47 200 personnes meurent chaque année du tabagisme au Mexique. Et plus de 96 000 enfants de 10 à 14 ans fument tous les jours.

1,2 million de vapoteurs concernés au Mexique

« Toutes les formes de prohibition favorisent le marché noir, les problèmes sociaux et aggravent les difficultés existantes » rappelle le Dr Roberto Sussman, président de l’association Pro-Vapeo Mexico. Selon une enquête du Global State of Tobacco Harm Reduction (GSTHR), 1,2 million de Mexicains vapotent régulièrement, dont la moitié chaque jour. Autant d’individus qui, privés de cette possibilité de sevrage tabagique, risquent de connaître une rechute. Par ailleurs, le décret présidentiel ne précise pas le sort réservé aux vapoteurs provenant de l’étranger, alors que le tourisme représente une activité essentielle pour le pays.

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