Grossesse, vape et tabac : la consternation

Une femme enceinte témoigne du conseil prodigué par son gynécologue. « Remettez-vous à fumer ! » Alors qu’elle avait totalement réussi à arrêter la cigarette grâce à la vape, elle a ainsi replongé dans le tabagisme. Les associations réagissent face à un phénomène qui ne serait pas un cas isolé.

Grossesse, vape et tabac : la consternation

« J’avais arrêté de fumer avant d’être enceinte. Je vapotais exclusivement, je ne fumais plus du tout de cigarettes. Quand je suis allé voir mon gynécologue, il m’a dit qu’il fallait que j’arrête de vapoter, parce que c’était beaucoup plus dangereux que la cigarette, et il m’a indiqué qu’il valait mieux que je reprenne le tabac classique avec un maximum de 5 cigarettes par jour. Et c’est là que, paradoxalement, j’ai recommencé à fumer, en étant enceinte. »

Relayé par le professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l’institut Vernes, ce témoignage vidéo a de quoi susciter la consternation. Selon Philippe Poirson, administrateur de l’association Sovape, ce serait « un fait devenu banal en France depuis deux ans »

Les mauvaises recommandations du CNGOF

Explications. Le Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF) avait publié un avis défavorable en juillet 2020. Mettant dans le même panier « la vape, le tabac chauffé, le snus et la chicha », il formulait cette recommandation : « En l’état actuel des connaissances, il convient de respecter le principe de précaution et de ne pas recommander l’initiation ou la poursuite de la cigarette électronique pendant la grossesse. »

Pour aboutir à cette conclusion, le CNGOF s’était appuyé sur des sources douteuses et datées, en omettant des études autrement crédibles. Une lacune que Sovape a tenté de combler. En vain puisque sa propre synthèse est restée lettre morte.  

De nombreuses sources sont pourtant disponibles, qui soulignent l’intérêt de la vape pour pour les femmes enceintes. À Leicester, en Angleterre, une étude mettait en avant un taux de réussite de 60 % parmi les femmes enceintes ayant eu recours à la cigarette électronique dans le cadre d’un sevrage tabagique. Et surtout, avec à la clé des données équivalentes à celles observées sur les non-fumeuses. Un résultat confirmé par une autre étude menée à Dublin, qui relevait des données rassurantes, notamment concernant le poids des bébés issus de mère vapoteuses, similaire à celui des bébés nés de non-fumeuses.

En France, une « mise en danger manifeste des femmes et enfants »

« Combien de femmes enceintes sont venues, ces derniers temps, à ma consultation d’aide à l’arrêt du tabac, en ayant repris le tabac, alors qu’elles avaient brillamment arrêté de fumer avec la vape ?, témoigne Marion Adler, médecin et tabacologue à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart. Leur gynécologue leur avait déconseillé la poursuite de la vape pendant leur grossesse… La reprise du tabac est alors très rapide. »

« Pesez le rapport bénéfice/risque, interrogez ces femmes, suivez vos patientes en fonction de leur ressenti, de manière transparente ; pour qu’elles sachent que le tabac est l’un des pires facteurs de risque obstétrical, et que la vape sera toujours mieux que la reprise du tabagisme », poursuit-elle. 

Même message de la part du Dr William Lowenstein, spécialiste des addictions. « Laissez, sans crainte, les femmes vapoter quand cela leur a permis de se sauver du pire criminel de paix, du pire serial killer que l’Homme ait inventé : le tabac fumé, écrit-il. L’enfant vous sera éternellement reconnaissant d’éviter, dix ou vingt ans après sa naissance, à leur mère de mourir d’un infarctus du myocarde, d’un AVC, d’un des nombreux cancers induits par la combustion ou d’une BPCO. Et vous continuerez de faire un des plus beaux “métiers” du monde. »

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