États-Unis : baisse de 40 % du vapotage chez les jeunes

Les Centers for Disease Control (CDC) et la Food & Drug Administration (FDA) publient les résultats préliminaires de l’édition 2021 du National Youth Tobacco Survey. Des données qui mettent en lumière une baisse très significative du vapotage chez les jeunes aux États-Unis, de 40,4 % sur un an, la seconde chute d’affilée. De quoi tordre le cou à l’idée d’une addiction massive au sein de cette population.

États-Unis : baisse de 40 % du vapotage chez les jeunes

Fin août, une étude évaluait déjà la prévalence tabagique en Californie et la consommation de produits de la vape chez les lycéens. Contrairement à l’idée véhiculée par les associations antivape, ce n’est pas « la vraie épidémie » dont parlent les autorités sanitaires américaines. Sur les 162 000 adolescents californiens interrogés, moins de 2 % d’entre eux avaient vapoté au moins 20 fois dans le mois. Si l’on ne prend en compte que les élèves de seconde, cette part tombe même à 0,28 %

Une nouvelle étude vient aujourd’hui compléter et étendre ces résultats à l’ensemble du territoire américain. Les Centers for Disease Control (CDC) et la Food & Drug Administration (FDA) révèlent en avant-première les résultats de l’édition 2021 du National Youth Tobacco Survey. Reconduite chaque année, cette étude se concentre sur la prévalence tabagique et l’utilisation des produits de vape chez les mineurs. Elle porte sur 279 établissements scolaires à travers le pays, avec 20 413 adolescents interrogés. 

En 2021, 11,3 % des lycéens (1,72 million d’ados) et 2,8 % des collégiens (320 000 ados) ont vapoté au moins une fois en 30 jours. Parmi ceux-ci, les taux d’usage supérieurs à 20 fois par mois s’élèvent respectivement à 43,6 % et 17,2 %. L’utilisation quotidienne, quant à elle, s’élève à 27,6 % chez les lycéens vapoteurs et à 8,3 % chez les collégiens qui ont déjà adopté l’e-cigarette.

« Nous sommes revenus au niveau de 2016 »

Cela représente une baisse significative par rapport aux chiffres de l’année dernière. En 2020, 4,7 % des collégiens vapotaient au moins une fois par mois, soit une baisse de 40,4 %. Si l’on compare les chiffres de 2020 et 2019, la baisse était encore plus spectaculaire : – 55,2 %. « La prétendue épidémie de vapotage chez les jeunes, pour peu qu’elle ait existé, est pratiquement terminée, commente le blogueur et activiste gallois provape Clive Bates. Elle constitue pourtant le socle idéologique sur lequel s’appuie la FDA pour détruire l’industrie de la vape. »

Le CDC et la FDA ajoutent toutefois un bémol à ces résultats. Ils indiquent que, pour la première fois, l’étude a été conduite en ligne et non dans les salles de classe. Difficile de croire, pourtant, qu’un plus grand « anonymat » ait faussé les résultats par rapport au fait de répondre sous les yeux d’un professeur. L’étude concerne par ailleurs une période marquée par le Covid-19 et les confinements successifs, ce qui pourrait limiter l’effet de « vapotage social ». 

« Nous sommes revenus au niveau de 2016, poursuit Clive Bates. Les Américains sont si mal servis par leurs agences sanitaires. Le CDC est pire que l’industrie du tabac, et propage des propos mensongers. La FDA exploite le concept d’épidémie de vapotage chez les jeunes comme prétexte pour détruire des milliers d’entreprises au service des adultes et de la réduction de la prévalence tabagique. Un dernier détail les accable : où sont les données relatives au tabagisme ? Elles sont primordiales car les comportements liés au vapotage et au tabagisme interagissent entre eux et le vapotage tend à remplacer le tabagisme. Peut-être parce qu’il a augmenté car ces absurdes agences aggravent la situation ? »

Quelques chiffres complémentaires sur les usages

D’autres données apportent un éclairage sur les pratiques en elles-mêmes. Les e-cigarettes jetables sont les plus utilisées et ont le plus gagné en popularité (de 3 % à 15,2 % chez les collégiens qui vapotent, et de 2,4 % à 26,5 % chez les lycéens), suivies par les pods et les dispositifs à réservoir. 84,7 % des vapoteurs utilisent des e-liquides aromatisés (85,8 % des collégiens et 79,2 % des lycéens). Les saveurs les plus prisées restent inchangées : fruitées (78,7 %), sucrées (34,3 %), menthe (30,1 %) et menthol (21,5 %).

Dernier détail, Juul poursuit sa chute et son pod system n’est plus utilisé que par 5,7 % des ados qui vapotent, contre 26,1 % pour Puff Bar, 10,8 % pour Vuse et 9,6 % pour Smok. Phénomène intéressant, 15,6 % des lycéens et 19,3 % des collégiens ignorent totalement la marque de l’e-cigarette qu’ils utilisent.