Autorisées à rouvrir leurs portes par un arrêté publié le 18 mars au Journal officiel, les boutiques de vape françaises ont finalement été reconnues « d’intérêt public ». Les autorités ont ainsi jugé plus opportun de ne pas priver les vapoteurs de leur e-liquide de prédilection. Une chance que n’ont pas les vapoteurs belges.
Un risque accru de contracter le Covid-19 selon le CNCT
Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) a toutefois tenu à mettre en garde les fumeurs comme les vapoteurs contre un risque accru de contracter le Covid-19. Intitulé « Fumeurs et vapoteurs, il est urgent d’arrêter pour vous et vos proches », le communiqué évoque des « atteintes respiratoires qui peuvent être sévères, voire fatales ». Concernant les fumeurs, le CNCT indique : « Il est maintenant clairement démontré [qu’ils] présentent un risque majoré de contracter cette maladie et de développer une forme grave. Cela est dû au fait que, d’une part, fumer altère les défenses immunitaires et les capacités pulmonaires, et que, d’autre part, les fumeurs portent régulièrement leurs doigts potentiellement porteurs de virus à la bouche, porte d’entrée fréquente du virus. »
Si le CNCT fait une différence avec le vapotage, il met ses adeptes en garde. « Concernant les vapoteurs, même si les conséquences respiratoires de cette dépendance sont moins importantes que celles liées au tabagisme, il existe des données scientifiques qui prouvent son retentissement sur la fonction respiratoire des vapoteurs. Il est très tôt pour dire s’ils sont plus souvent atteints et/ou présentent des formes plus sévères que les non-fumeurs non-vapoteurs. »
Quant aux risques de contamination, le CNCT se fait plus précis. « Ce qui est certain, c’est que les particules présentes dans la vapeur exhalée par les vapoteurs infectés par le coronavirus sont potentiellement porteuses du virus et peuvent être à l’origine de contaminations par vapotage passif et ultra-passif au même titre que pour le tabagisme », résume le communiqué.
En clair, le CNCT recommande de « ne pas vapoter au domicile » et, à l’extérieur de « sortir seul et à distance minimale de 10 mètres de toute personne et de toute habitation ».
Fumeurs et vapoteurs traités comme des pestiférés
Sovape a tenu à répondre sans plus tarder. Dans son communiqué, l’association affirme que « la diffusion de fausses informations anxiogènes contre le vapotage pourrait se révéler préjudiciable pour la population ». Citant Neal Benowitz, professeur de médecine à l’Université de San Francisco, elle rappelle que « les vapoteurs ne présentent pas de risques de propagation du Covid-19, sauf s’ils toussent au moment d’exhaler l’aérosol ».
Sovape ajoute : « Pour faire barrière à la contamination, vapoteurs et fumeurs doivent respecter les mêmes distances sociales que le reste de la population. Nous préconisons une distance de deux mètres. Il est recommandé en outre de bien nettoyer son matériel de vapotage régulièrement, de le désinfecter à chaque lavage de main par exemple, car il est fréquemment porté à la bouche, et, bien sûr, de ne surtout pas le partager. »
Concernant le CNCT, Sovape ne mâche pas ses mots. « Stigmatisante, cette communication pourrait donner à croire que traiter vapoteurs et fumeurs comme des pestiférés limiterait la propagation du virus au risque de relâcher les autres mesures de précaution.
Dans un contexte angoissant, cette communication, sans assise scientifique pertinente, d’une organisation œuvrant dans le champ de la santé publique va à l’encontre du besoin général de sérénité, solidarité et bienveillance. »
Voilà un rappel utile. Faisons preuve de prudence, respectons les consignes de confinement, mais n’ajoutons pas à l’angoisse générale.