Sovape est une association qui œuvre pour « favoriser le dialogue et nourrir la réflexion sur la place du vapotage dans la société et pour la santé publique ». Depuis 2019, elle commande tous les ans un sondage à l’institut BVA sur la perception de la vape par les Français. Mauvaise nouvelle : leur défiance vis-à-vis de la cigarette électronique grandit au fil des ans…
Dans le détail
La question posée aux sondés est toujours la même : « Que pensez- vous du vapotage par rapport aux cigarettes pour les risques sur la santé ? »
• 8 Français sur 10 ne savent toujours pas que vapoter est moins risqué que fumer
• 6 Français sur 10 pensent que vapoter n’est pas moins dangereux que fumer
• la part des Français qui savent que vapoter est moins risqué que fumer est en baisse continue depuis 4 ans (- 6 %, avec une chute brutale de 5 % entre 2021 et 2022)
• 1 Français sur 4 doute et ne se prononce pas, un chiffre en forte augmentation (+ 9 % en 4 ans)
• 8 Français sur 10 pensent que la nicotine est cancérigène.
Les bienfaits de la vape ne devraient plus être à démontrer : plusieurs études scientifiques ont établi que la cigarette électronique présentait nettement moins de risques pour la santé que la cigarette classique, qui est à l’origine de 20 % des cancers et provoque 75 000 décès par an. Le vapotage a été identifié comme l’une des aides au sevrage tabagique les plus efficaces. L’association Sovape s’élève aussi, comme beaucoup d’autres, contre la théorie de l’effet passerelle qui voudrait que l’e-cigarette mène fatalement à la consommation de tabac. Une théorie démentie par la réalité des chiffres.
Les médias relaient les messages négatifs
« La publicité ou la propagande pour le vapotage sont interdites, sous peine d’une amende de 100 000 €. Ces mesures incitent les médias à la méfiance dans le traitement du sujet. Dans les faits, ils relaient prioritairement les messages négatifs et souvent de manière anxiogène, commente Sovape sur son site.
Malgré le principe de précaution ayant valeur constitutionnelle, les pouvoirs publics ne communiquent pas suffisamment sur la balance réelle des bénéfices/risques du vapotage par rapport au tabagisme. Par conséquent, le doute prospère et prolonge inutilement le tabagisme de ceux qui hésitent. Ce doute instillé et trop peu contredit va à l’encontre de la lutte contre les méfaits du tabagisme en France.
Nous regrettons que le dernier avis du Haut Conseil de la santé publique rendu en début d’année 2022, à rebours d’une littérature scientifique considérable, ait contribué à accroître le doute sur
le vapotage dans l’esprit des Français et des professionnels de santé, provoquant de vives réactions parmi des experts de renom ; que le ministère de la Santé et de la Prévention ait publié des recommandations concernant les produits du vapotage exclusivement appuyées sur cet avis du HCSP ; que l’appel signé par 120 médecins, dont de nombreux spécialistes du cancer, pour prendre en compte l’opportunité du vapotage dans la lutte contre le tabagisme et la prévention des cancers n’ait pas été entendu ; que Sovape et d’autres associations issues de la société civile soient exclues de toute participation aux travaux du PNLT (Programme national de lutte contre le tabac). »
Mille personnes représentatives de la population française, âgées de 18 ans et plus, ont été interrogées les 24 et 25 août derniers pour ce sondage.
La cigarette électronique et les mutuelles
Le site E-fumeur s’est intéressé aux mutuelles intégrant la cigarette électronique dans leur offre. Les montants remboursés sont compris dans une fourchette allant de 30 à 150 € par an.
Les mutuelles les plus « généreuses » sont SMENO (150 €) et les Mutuelles de France (plus de 100 €). Suivent Apreva, Aviva, CNM Prévoyance Santé, Myriade et Néoliane (75 €). MEP propose un remboursement de 70 € par an. Dans le « Club des 50 », on trouve AG2R, AXA, Euro-Assurance, La Mutuelle des Étudiants, MAE, Maxance, MVS, Mutuelle J’adhère et Radiance. Avec Assurance Santé, Groupama et la Mutuelle générale de Paris, on tombe à 30 € par an.
« Pour obtenir satisfaction auprès de votre mutuelle, il vous suffit de présenter la facture d’achat de votre vapoteuse, précise le site. Ce remboursement n’est pas valable pour les consommables mais pour l’achat d’une cigarette électronique. Votre mutuelle n’est pas présente dans la liste ? N’ hésitez pas à la contacter. Les conseillers de chaque mutuelle doivent pouvoir répondre à cette question : ‘‘Est-ce que vous remboursez l’achat de cigarettes électroniques pour se sevrer du tabac ?’’ »
LA VAPE DANS LE MONDE
Le nombre de vapoteurs en France est estimé à trois millions, celui des fumeurs à quinze millions. Il existerait plus de trois mille boutiques physiques dédiées à la vape sur l’ensemble de l’Hexagone. Tels sont les chiffres de l’étude menée par le Global State of Tobacco Harm Reduction. Elle a été réalisée dans quarante-neuf pays, répartis sur tous les continents.
En 2021, il y avait quatre-vingt-deux millions de vapoteurs dans le monde. Entre 2020 et 2021, l’augmentation aurait été de près de 20 %, ce qui représente quatorze millions d’utilisateurs. À titre de comparaison, on compte plus de 1,1 milliard de fumeurs sur la planète.
En 2021, le marché de la vape a généré un chiffre d’affaires de 10,4 milliards de dollars aux États-Unis, 6,6 milliards en Europe de l’Ouest et 4,4 milliards en Asie.
Le nombre de pays régulant ou interdisant la vente d’e-cigarettes s’élevait à 109 en juillet 2022. C’est plus de la moitié des pays reconnus par l’ONU (195).