Quand les enfants évoquent la vape

Une étude menée au Pays de Galles montre que les enfants de 10-11 ans perçoivent majoritairement la vape comme une aide pour arrêter de fumer. Une perception qui augmente encore chez les enfants issus de parents vapoteurs. Autre enseignement, la nouvelle génération n’imagine pas se mettre à fumer.

Quand les enfants évoquent la vape

Publiée dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health et repérée par Philippe Poirson, animateur du blog Vapolitique, une étude galloise évoque la perception de la vape auprès des très jeunes enfants

Dirigée par Graham Moore de l’Université de Cardiff, elle interroge 2 218 enfants de 10 à 11 ans, dans 73 écoles du Pays de Galles. Plus d’un enfant sur cinq (21 %) a au moins un parent qui vapote, et plus d’un enfant sur trois (36 %) au moins un parent qui fume. Pour 64,1 % d’entre eux, l’e-cigarette apparaît comme une vraie aide pour arrêter de fumer. Un avis qui s’élève même à 83,8 % chez les enfants ayant un parent vapoteur.

Un moyen essentiel pour arrêter de fumer selon les enfants 

Les chercheurs ont demandé aux enfants quelles seraient les « raisons de vapoter des adultes », selon eux. Outre « pour arrêter de fumer », la principale motivation, ils ont répondu « pour l’utiliser là où il est interdit de fumer » (21,6 % chez l’ensemble des enfants, 10,9 % pour ceux ayant un parent vapoteur) et « parce que c’est moins cher que de fumer » (18,4 % et 10,7 %, respectivement).

Autre enseignement majeur, les enfants qui perçoivent la vape comme une solution pour arrêter de fumer sont 43 % moins susceptibles d’imaginer se mettre eux-mêmes à la cigarette.

Pour compléter l’étude, 84 % des enfants interrogés ont déjà entendu parler du vapotage. Sans surprise, le tabagisme des parents est aussi un marqueur social. Parmi les enfants du tiers le plus défavorisé, 50,4 % ont au moins un parent fumeur, alors que ce n’est le cas que de 18,7 % des enfants du tiers le plus aisé. En conséquence, les enfants issus des classes plus modestes perçoivent davantage le vapotage comme une solution pour arrêter de fumer (66,8 % contre 58,9 % chez les enfants plus aisés). Les enfants des classes plus aisées mettent davantage en avant l’économie réalisée (22,9 %, contre 17 % chez les moins favorisés).

Pas de « renormalisation » du tabagisme par le vapotage

Ce qui ressort principalement de cette étude, c’est l’absence de risque de « renormalisation » du tabagisme par le vapotage auprès des jeunes enfants. C’est pourtant l’argument brandi par les activistes antivape, et même par l’Union européenne, pour justifier la révision des réglementations. 

« Il est essentiel de comprendre la perception du tabagisme et du vapotage de la génération ayant grandi avec la vape et les mesures antitabac, afin d’éclairer les approches politiques contemporaines visant à prévenir l’adoption du tabac chez les jeunes, indiquent les chercheurs gallois. Étant donné que l’hypothèse de la renormalisation repose sur des hypothèses selon lesquelles les enfants considèrent le vapotage et les cigarettes de tabac comme similaires, les preuves émergentes que le vapotage est considéré par les enfants comme différent des cigarettes de tabac peuvent indiquer que l’exposition à l’utilisation parentale du vapotage est peu susceptible d’entraîner des perceptions plus positives à l’égard du tabagisme. »

Aider les parents fumeurs avec la solution la plus efficace

En clair, les enfants perçoivent ainsi majoritairement le vapotage comme une aide utile et efficace. Le contact avec des parents vapoteurs ne les conduirait pas naturellement, bien au contraire, vers « une nouvelle tentation » susceptible de les faire sombrer dans le tabagisme.

Les chercheurs indiquent ainsi qu’« il demeure essentiel d’aider les parents à cesser de fumer au moyen d’interventions efficaces pour les moins fortunés. Ceci afin de perturber la transmission intergénérationnelle du tabagisme et les inégalités en matière de santé ». Ils concluent que « [leur étude] suggère qu’une communication efficace par les familles, les écoles et les décideurs concernant le rôle de ces dispositifs en tant qu’aides au sevrage tabagique peut avoir un rôle important à jouer pour limiter leur attrait pour les enfants ».

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