Non, le vapotage ne conduit pas au tabagisme !

Une nouvelle étude remet en cause la théorie de l’effet passerelle. Publiée dans la revue scientifique “Nicotine & Tobacco Research”, elle démontre que la plupart des mineurs qui vapotent ne font pas un usage quotidien de la cigarette électronique. Et qu’ils n’envisagent nullement de basculer vers le tabagisme.

Non, le vapotage ne conduit pas au tabagisme !

Des chercheurs du département de santé publique de l’Université de New York ont publié les résultats d’une vaste enquête dans la revue scientifique Nicotine & Tobacco Research. Ils s’intéressaient essentiellement à la notion d’« effet passerelle » chez les jeunes, un argument souvent brandi par les militants antivape pour souligner la prétendue dangerosité de la cigarette électronique. Pour cela, ils se sont appuyés  sur les données  de la National Youth Tobacco Survey, une étude menée chaque année par la Food & Drug Administration.

L’objectif des chercheurs ? Plutôt que de brandir des valeurs brutes alarmistes, ils ont étudié le contexte et la fréquence de la consommation de tabac et d’e-cigarettes. Des éléments qui figuraient déjà dans l’enquête menée auprès de 20 000 mineurs en 2018, mais les rapporteurs n’avaient alors pas jugé utile de croiser ces données. « Nos résultats soulignent l’importance d’examiner le contexte complet pour identifier la façon dont les jeunes utilisent les produits de vapotage et de tabac, indique Allison Glasser, l’une des rapporteuses principales de l’étude. La clé pour protéger les jeunes Américains est de déterminer les modèles de fréquence d’utilisation et de co-utilisation de ces produits, pour transmettre aux décideurs en matière de santé publique les informations les plus complètes possibles. »

« Le vapotage aide essentiellement les jeunes à sortir de la cigarette »

Les chercheurs ont ainsi comparé les résultats de cette enquête annuelle de la FDA entre 2013 et 2019. Premier enseignement : chez les jeunes, la consommation de cigarettes a rapidement diminué, tandis que l’utilisation de produits de vapotage s’est accélérée. De 2015 à 2018, le tabagisme quotidien chez les mineurs est ainsi passé de 1,2 % à 0,9 %. Le vapotage régulier (vingt fois ou plus au cours des trente derniers jours) est quant à lui passé de 1,7 % à 3,6 %. « La baisse plus rapide du tabagisme laisse penser que le vapotage aide les jeunes à sortir d’une pratique réellement mortelle – un vrai bienfait pour la réduction des risques de l’ensemble de la population », explique David Abrams, professeur de sciences sociales à l’Université de New York et coauteur de l’étude.

Les chercheurs ont également constaté que, si le vapotage chez les jeunes a considérablement augmenté entre 2017 et 2018, c’est surtout sa pratique irrégulière qui a progressé, et non son utilisation quotidienne. En 2018, alors que 13,8 % des lycéens déclaraient avoir vapé dans les trente derniers jours, plus de la moitié d’entre eux avaient utilisé leur e-cigarette moins de cinq jours dans le mois. 

Cigarette électronique : un vrai substitut pour les anciens fumeurs

Mais l’aspect le plus notable de cette étude réside dans la comparaison entre tabagisme et vapotage. Les chercheurs ont ainsi observé que la grande majorité des vapoteurs (de 60 % à 88,9 % selon la fréquence de consommation) avaient déjà essayé la cigarette classique. En clair, si l’on craint un « effet passerelle » entre vape et tabagisme, les chiffres montrent l’inverse : rares sont les jeunes « s’initiant » à la nicotine à travers l’e-cigarette. Au contraire, la cigarette électronique est pour eux un vrai substitut, après une première expérience du tabac fumé.

« Si la grande majorité des jeunes qui vapotent sont déjà des fumeurs actuels ou anciens, le vapotage pourrait leur offrir une alternative plus sûre que les cigarettes cancérigènes », suggère Ray Niaura, professeur de sciences comportementales à l’Université de New York et coauteur de l’étude. « Cette enquête nous aide à mieux comprendre le vapotage chez les jeunes, poursuit David Abrams, ce qui est essentiel pour développer de meilleures politiques de santé publique autour du tabac et de la nicotine. Nous devons absolument éviter la prohibition ou l’interdiction de l’e-cigarette, tout en laissant les cigarettes mortelles sur les étals des revendeurs. La prohibition conduit au marché noir et ramène les anciens fumeurs vers leur addiction. »

Ce n’est pas la première étude qui observe un tel phénomène et tord le cou à la théorie de l’effet passerelle. En janvier dernier, une étude française tendait déjà à montrer que l’e-cigarette atténue le risque de devenir fumeur quotidien. À l’automne 2019, des chercheurs américains s’étaient également penchés sur les chiffres officiels des associations antitabac pour démontrer que les jeunes qui vapotent le plus sont essentiellement d’anciens fumeurs.

Ces articles pourraient vous intéresser


Warning: Undefined variable $current_cat in /home/clients/754f6fc4f860dc58249a6e14e475547c/sites/e-cigmag.com/wp-content/themes/ecigmag/single.php on line 162