Atomiseurs : le secret des saveurs

Pas de plaisir sans saveur, les fabricants l’ont bien compris. Depuis dix ans, ils ne cessent d’affiner l’architecture de leurs atos pour nous offrir des sensations toujours plus fortes.

Atomiseurs : le secret des saveurs

Au fil des dix dernières années, notre matériel a énormément évolué. Les box électro ont gagné en efficacité, les accus ont vu leurs performances s’améliorer. Quant aux atomiseurs, leur architecture n’a cessé de s’affiner. Ces derniers ont profité de la modélisation 3D et de la fabrication par CNC (Computer Numerical Control), offrant un usinage bien plus précis, avec une complexité inimaginable auparavant. Dans cet article, nous allons disséquer les caractéristiques des atos et essayer de comprendre pourquoi certains sont plus performants que d’autres au niveau de la restitution des saveurs.

Un atomiseur étant avant tout un dispositif qui permet la vaporisation, on ne peut passer sous silence les clearos. Eux aussi ont sensiblement évolué en termes de rendu de saveurs, principalement grâce à l’utilisation de grilles mesh dans les résistances. Principal atout : une surface de chauffe nettement plus étendue à réactivité quasi instantanée, donc bien plus efficace que les coils en fil simple utilisés précédemment. Ce qui implique plus de liquide vaporisé à chaque chauffe, et donc plus de saveurs.

Reconstructibles

Mais ce sont les reconstructibles qui ont bénéficié des principales avancées technologiques, chacun de leurs composants ayant été optimisé pour améliorer l’efficacité et la précision du flux d’air balayant le ou les coils pour délivrer les saveurs. Nous allons maintenant les détailler.

Le drip-tip

Souvent négligé, c’est pourtant l’ultime élément qui canalise la vapeur chargée en arômes qu’on aspire. Un orifice trop large par rapport au tirage de l’ato dissipera les saveurs ; à l’inverse, s’il est trop étroit, la vapeur sera souvent trop chaude.

La distance coil(s)/lèvres

C’est incontestablement ce point qui a fait la réputation des RDA (drippers) en termes de restitution des saveurs. Plus cette distance est courte, moins le flux d’air qui aura traversé le coil en se chargeant en saveurs subira les turbulences de l’air aspiré.

On retrouve exactement le même avantage sur les RDTA. C’est aussi ce qui a fait le succès de RTA très compacts (Gear, Mad Hatter, Kree, Druga, Eclipse, Profile M, etc.), leur format permettant de positionner le coil quasiment à la même distance des lèvres qu’un RDA.

La hauteur de la cheminée

Ici, pas de secret, plus haute est la cheminée, plus grande sera la distance coil/lèvres. Ainsi, si une longue cheminée a l’avantage de refroidir une vape trop chaude, elle présente aussi cet inconvénient : la qualité de restitution des saveurs est moindre. Ceci ne concerne évidemment que les RTA, les RDA et RDTA qui en sont dépourvus.

Le volume de la chambre d’atomisation

Selon le même principe, plus une chambre d’atomisation présente un petit volume, plus elle va concentrer les saveurs. Dans certains cas, cet espace est encore réduit par la présence des posts ou des diffuseurs d’airflow plus ou moins imposants.

C’est sur ce point que les RTA compensent le handicap lié à la cheminée : la quasi-totalité disposent d’une chambre bien plus compacte que n’importe quel RDA. Égalité pour les RDTA dont la chambre est délimitée par la taille de l’ato, comme pour les RDA. Il existe toutefois des modèles sur lesquels des réducteurs de chambre sont proposés.

Atomiseurs : Le secret des saveurs
Le Druga, comme le Gear, se distingue par une très faible hauteur de cheminée.

La forme de la cloche

L’air dans la chambre d’atomisation sera bien moins contrarié par une cloche conique ou, mieux, en forme de dôme. En effet, un top-cap non bombé et anguleux augmente inévitablement les turbulences. Or plus de turbulences induit plus de mélange d’air, et donc moins de saveurs. Ici encore, les RTA marquent un point. Ils offrent souvent une forme de cloche optimisée, alors que RDA et RDTA sont contraints par leur volume extérieur, sauf présence de sous-cloche, ce qu’on voit apparaître depuis peu (Nitrous, Recurve V2, etc.), ou de réducteur de chambre (Alcatraz RDA).

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À chacun sa cloche : de gauche à doite, conique (Gear), minimale (Nitrous RDA) ou bien bombée (Elite).

Le deck postless

C’est la tendance d’aujourd’hui. La fixation des coils se fait en insérant simplement leurs pattes à l’intérieur des trous percés dans le deck. Le fameux deck type Velocity (du nom du premier dripper Velocity RDA d’Insignia Design Group qui a popularisé cette forme de posts) avec deux plots verticaux imposants a vécu. Là encore, l’absence d’obstacles dans la chambre d’atomisation va réduire les turbulences de l’air qui se traduisent immanquablement par une dilution des saveurs.

L’airflow

Le principe est simple : une fois passé par les airholes, le flux d’air s’élargit avant de balayer le ou les coils et de provoquer des turbulences par rebond sur les différents éléments du deck et de la cloche. Autrement dit, des airholes proches seront plus efficaces en distribuant un flux d’air mieux canalisé sur les coils. À ce jeu, les RTA et RDTA sont souvent gagnants avec un airflow très optimisé et, parfois même, double (side + bottom), alors que la majorité des RDA disposent d’un simple airflow latéral.

Même avec un simple airflow bilatéral comme sur le Destiny RTA, la proximité des airholes améliore incontestablement la perception des saveurs. Les constructeurs en ont d’ailleurs pris conscience. On commence ainsi à voir apparaître des RDA dotés d’un airflow plus sophistiqué (comme le Lost Vape Centaurus Solo), mais on est encore bien loin de ce que les meilleurs RTA proposent.

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Les decks. De gauche à droite, dual post bottom airflow (Gear), Velocity (Serpent Mini), dual post side airflow (Druga), et postless (Supreme V3).

Le montage

Un placement judicieux des coils se traduira par une restitution optimale des saveurs. Mieux ils seront positionnés par rapport à l’airflow, meilleur sera le rendu. Même sur RDA, on voit trop souvent des montages dual avec les deux coils centrés, alors qu’en les rapprochant de la cloche et des arrivées d’air, la différence est significative. Attention toutefois, cela peut aussi faire surchauffer le top-cap, ce qui va contrarier la restitution des saveurs.

Mais la position des coils n’est pas la seule donnée importante concernant le montage. Il existe une multitude de fils résistifs (KA1, SS, Ni…), de différentes morphologies (simples, torsadés, clapton, mesh…), qu’il s’agit de sélectionner en cohérence avec le type de liquide utilisé et les attentes en termes de vape. Les fruités demanderont généralement moins de chauffe que les gourmands. Aussi, il faut à tout prix éviter les points chauds, en « équilibrant » le coil (chauffe uniforme, du milieu vers l’extérieur de la bobine). Enfin, une source de discussions infinies : spires collées ou espacées ? À chacun ses goûts.

Le cotonnage

Contrairement à un RDA, qui supporte mieux un cotonnage approximatif en bourrant simplement le coton dans la cuve, un RTA/RDTA se mérite : il implique une phase de découverte durant laquelle on apprend à l’apprivoiser. Si on veut éviter les fuites, il devra être soigné et parfaitement dosé, pour trouver le juste équilibre entre glouglous (remontées de juice sur le deck par manque de coton) et dry-hit (mauvaise imbibition due à une trop grande quantité).

Conclusion

L’expérience aidant, tous ces éléments deviennent familiers et la qualité des montages s’améliore. Il s’agit d’observer attentivement le deck, l’airflow et l’alimentation en juice avant de se lancer dans un montage à l’arrache. Prenez votre temps, vous pourrez ainsi découvrir toutes les qualités de votre ato. Et si vous êtres un inconditionnel pressé, alors restez sur RDA, qui sera sans doute plus adapté…

 

RDA

 

RTA

 

RDTA

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