Le plan de bataille de l’OMS contre le vapotage a fuité

Le blogueur et activiste gallois Clive Bates a mis la main sur deux documents internes de l’OMS, dans le cadre de la préparation de la COP-9 qui se tiendra en 2020 aux Pays-Bas. Ceux-ci laissent entrevoir un durcissement de la stratégie de l’Organisation mondiale de la santé à l’encontre des produits de vapotage.

Le plan de bataille de l’OMS contre le vapotage a fuité

Cette semaine se tient aux Pays-Bas une réunion entre les principaux régulateurs du marché du tabac, dans le cadre du Global Tobacco Regulators’ Forum (GTRF, forum mondial des régulateurs du tabac), une initiative orchestrée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’objectif est de préparer la COP-9, qui sera organisée l’an prochain par la FCTC (Framework Convention on Tobacco Control, la convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac). Ce rendez-vous international vise à lutter contre le fléau du tabac en définissant des orientations générales, en discutant des avancées en matière de réduction du tabagisme et en examinant les nouveaux enjeux. 

Une position toujours très défavorable au vapotage

Lors de l’édition précédente de cette manifestation organisée tous les deux ans, la France avait tenu une conférence sur la thématique « Vers une génération sans tabac » en partenariat avec la Norvège, le Royaume-Uni, l’Uruguay et le Canada. Mais l’essentiel des réunions se tient à huis clos et la COP-8 de Genève n’avait pas particulièrement envisagé de mesures en faveur du vapotage ni même exprimé d’avis positif le concernant. Au contraire, les membres avaient conseillé d’appliquer les mêmes interdictions que pour les cigarettes en matière de publicité, de promotion et de parrainage.

Deux ans plus tard, il semblerait que les régulateurs n’aient pas changé de position et que l’on s’oriente même vers une politique encore plus ferme à l’encontre de l’e-cigarette. C’est ce que laissent entendre deux documents dévoilés par le blogueur et activiste gallois Clive Bates, signés du bureau régional de la Méditerranée orientale de l’OMS. Respectivement consacrés aux appareils électroniques de délivrance de nicotine et aux produits liés au tabac chauffé, ils mettent en avant plusieurs avis très défavorables. Morceaux choisis :

  • « Les études évoquant le caractère non-dangereux de la cigarette électronique ne sont pas concluantes et ne sont pas approuvées par les milieux scientifiques et les organismes de santé publique. On dénombre de plus en plus de preuves et de témoignages concernant les effets néfastes de ces produits sur la santé. »
  • « L’affirmation selon laquelle ces dispositifs peuvent aider au sevrage tabagique est fortement soumise à débat et elle n’est pas étayée par des études au niveau de la population. »
  • « Ces dispositifs attirent les jeunes et leur utilisation constitue une passerelle vers le tabac dans certains pays. »
  • « Les produits de vapotage peuvent être considérés comme des produits tabagiques : toutes les mesures de lutte contre le tabac doivent inclure la réduction de l’utilisation du vapotage. »
  • « L’objectif de réduire continuellement et substantiellement le tabagisme peut être satisfait en interdisant ou en réglementant fortement les produits de vapotage. »
  • « Les États membres devraient ainsi envisager de bannir l’importation, la vente et la distribution des produits de vapotage, ou de l’autoriser en leur appliquant les mêmes réglementations que le tabac classique et en validant scientifiquement les valeurs de composition annoncées par les industriels. » 

Des propos injustifiés et des conséquences graves

Les documents vont même plus loin, en associant à chaque point un ou plusieurs États membres considérés comme « bons élèves », qui ont déjà mis en place les « meilleures pratiques » possibles. Et dans la plupart des cas, ce sont des États particulièrement hostiles à la cigarette électronique, comme les États-Unis ou l’Indonésie, qui sont cités en exemple. 

On ne peut qu’être circonspect face à certaines conclusions de ces documents, qui ont tendance à affirmer sans preuve plusieurs contre-vérités. L’effet passerelle, par exemple, n’a pas été démontré et il existe de nombreuses études scientifiques sérieuses qui mettent en avant le vapotage comme l’une des solutions de sevrage les plus efficaces à ce jour. Clive Bates souligne l’absence de justification ou de preuves pour la plupart des points soulevés, ainsi que les « conséquences inattendues » qui pourraient survenir face à certaines attitudes de l’OMS. Il évoque en particulier l’interdiction de la moindre publicité pour les produits de vapotage et le bannissement de l’e-cigarette dans l’ensemble des lieux publics comme autant de freins à son expansion et à la lutte contre le tabagisme.

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