L’accompagnement d’un vape shop favorise l’arrêt

Une thèse de médecine s'est penchée sur la vape en adoptant un angle original. Elle cherchait à vérifier si la transition vers le vapotage exclusif, et donc l’arrêt du tabagisme, étaient liés au type d’accompagnement. Et c’est le cas : près de 84 % des vapoteurs suivis par leur vape shop ne fument plus.

L’accompagnement d’un vape shop favorise l’arrêt

Soutenue en janvier dernier et repérée par Philippe Poirson, qui anime le blog Vapolitique, une thèse d’exercice de l’UFR de médecine de Rennes s’intéresse de près à la vape. Signée Thibaud Le Mehaute, et dirigée par la docteure en pneumologie et tabacologie Catherine de Bournonville, elle se penche sur l’accompagnement à travers cette question : « la transition vers le vapotage exclusif est-elle liée au type d’accompagnement chez les vapoteurs ? ». 

Le protocole est lui aussi original. Un poster avec un QR code avait été placardé dans des cabinets de médecine, des services de pneumologie, des centres de soin, des vape shops ou encore sur les réseaux sociaux. En le scannant, on pouvait tomber sur un questionnaire anonymisé relatif aux habitudes de vapotage. Au total, 453 résidents de l’Ille-et-Vilaine ont été retenus. Ce sont donc tous des vapoteurs, âgés de 18 à 74 ans, uniformément répartis entre hommes et femmes. 78,8 % d’entre eux sont sevrés du tabac, et 21,2 % continuent de fumer des cigarettes. 

Le vrai rôle de l’accompagnement par un vape shop

Plus de la moitié (53,4 %) des vapoteurs étaient accompagnés par un vendeur. 43,7 % n’ont pas bénéficié d’accompagnement, 2 % ont été aidés par un personnel soignant et 0,9 % par un accompagnement mixte (vendeur et médical). « La prévalence de vapotage exclusif était plus élevée chez les vapoteurs accompagnés par un vendeur et chez les vapoteurs ayant un accompagnement mixte, conclut l’étude. La plus faible prévalence était observée chez les vapoteurs ayant un accompagnement exclusivement médical, puis chez les vapoteurs non accompagnés. »

Dans le détail, sur les 294 vapoteurs qui se rendaient en boutique, une grande majorité bénéficiait d’un suivi par le vendeur (83,7 %). En l’occurrence, il s’agissait de conseils réguliers sur le confort et l’efficacité du matériel et des produits. « Parmi eux, rapporte Thibaud Le Mehaute, une grande proportion (84,1 %) avait un mode de vapotage exclusif, à l’inverse des vapoteurs non accompagnés par le vendeur (72,9%). »

« On peut donc penser que les conseils donnés en boutique suivis de la remise immédiate d’un matériel adapté, puis l’accompagnement dans le temps des usagers, augmenteraient les chances de vapoter de manière durable et en usage exclusif », indique l’auteur de la thèse.

Un personnel médical qui mésestime encore la vape

Au-delà de l’impact positif des conseils et du suivi des vendeurs professionnels, cette étude illustre encore le fort désintérêt du personnel médical pour la vape. « On peut émettre plusieurs hypothèses pour expliquer ce faible taux d’accompagnement médical, en particulier la position ambivalente des autorités de santé (nationales et/ou mondiales) qui pourrait freiner le corps médical à l’utilisation de la cigarette électronique dans le sevrage tabagique, estime Thibaud Le Mehaute. Pour la même raison peut-être, actuellement, les facultés de médecine ne forment généralement pas les futurs médecins au suivi des vapoteurs. »

En substance, « cette étude montre la réalité d’un accompagnement des vapoteurs hors circuit de soins, conclut l’auteur. Ces résultats incitent à mener une réflexion sur la place des professionnels de la vape dans la politique de lutte anti-tabac ». Une vraie reconnaissance de leur travail de santé publique paraît donc indispensable.

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