« S’il vous plaît, ne gâchez pas nos chances et celles des autres d’être en meilleure santé », s’est indignée l’infirmière suédoise Karolin Mikkkola lorsqu’elle a appris que son gouvernement enquêtait sur « les risques associés aux cigarettes électroniques ». Rapporté par le bloggueur suédois Stefan Mathisson, le témoignage de cette professionnelle de santé de 30 ans s’ajoute à celui de nombreux Européens pour qui le vapotage est une alternative moins risquée.
Le ministère des Affaires sociales a déposé un projet de loi visant à encadrer de manière plus stricte le marché de la vape en Suède. Le gouvernement envisage d’interdire les e-liquides aromatisés, qu’ils contiennent de la nicotine ou non, à partir du 1er janvier 2023. Le Riksdag, le parlement local, le votera le 22 mars prochain.
Le huitième pays de l’UE à promulguer une telle interdiction
Si le projet de loi est confirmé, la Suède deviendra le huitième État européen à interdire les e-liquides aromatisés. La Finlande, l’Estonie, la Hongrie et l’Ukraine ont déjà adopté une telle politique. Ce sera au tour du Danemark en avril prochain, puis de la Lituanie et des Pays-Bas en juillet.
La situation de la Suède est paradoxale. Selon Tobacco Atlas, elle est le pays européen où la prévalence tabagique est la plus faible : seuls 10 % des adultes fument quotidiennement contre… 25,5 % en France, d’après Santé publique France. Cet écart s’explique notamment par la popularité du snus depuis plusieurs siècles.
En Suède, la consommation moyenne de snus s’élève à 800 grammes (soit 16 boîtes) par personne et par an. En entrant dans l’Union européenne en 1995, le royaume a ainsi bénéficié d’une exemption l’autorisant à continuer de commercialiser ce produit pourtant interdit dans tous les autres États membres.