France Vapotage prône « une vape responsable »

La fédération France Vapotage, qui représente les professionnels du secteur, a publié un communiqué exhortant les pouvoirs publics à réglementer au plus vite la vape. L’objectif principal : tordre le cou aux idées reçues, à travers une information claire qui ne se laisse pas contaminer par les amalgames autour de la prétendue épidémie de maladies pulmonaires qui a affolé l'Amérique.

France Vapotage prône « une vape responsable »

C’est l’information phare depuis une semaine. Après l’hospitalisation d’une trentaine de vapoteurs, dans le courant de l’été, aux États-Unis, l’administration a soudainement durci le ton sur la question du vapotage, au point d’interdire tous les liquides aromatisés. Les autorités sanitaires semblent aujourd’hui toutes conclure à l’empoisonnement au liquide frelaté, des jus contenant du THC et vendus hors du circuit légal. Un réseau de trafiquants a d’ailleurs été démantelé en début de semaine, dans le Wisconsin. 

Aucun danger signalé en France

L’association de consommateurs UFC-Que choisir l’affirme clairement dans un article paru le 17 septembre 2019 : d’après le professeur Dautzenberg, pneumologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, « nous n’avons aucun signal inquiétant en provenance des hôpitaux ». Il poursuit : « D’après les radios des poumons que j’ai pu consulter, il s’agit de pneumopathies causées par la présence de lipides dans les poumons. Cela peut être lié à des liquides contenant des impuretés et vendus sous le manteau ». Aucun élément ne semble indiquer la propagation de tels produits en Europe, ou en France.

UFC-Que choisir rappelle par ailleurs qu’en France, les 35 000 produits ou accessoires liés à l’e-cigarette sont soumis à une déclaration auprès de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), et des centres antipoison, qu’ils soient fabriqués en France ou importés. Les contrôles sont effectués sous la responsabilité de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). « Des saisies ont lieu dans les boutiques, les échantillons sont ensuite analysés en laboratoire ; la conformité de l’étiquetage est également vérifiée », indique Jean Moiroud, le président de la Fédération interprofessionnelle de la vape (Fivape). 

Le professeur de santé publique Gérard Dubois, membre de l’Académie de médecine, va dans le même sens : « La cigarette électronique est commercialisée depuis 2010, nous avons donc quand même quelques années de recul. Tout à coup, semblant venir de nulle part, apparaît une épidémie de 400 cas d’atteintes pulmonaires graves avec six morts. L’épidémie a été brutale et localisée. Je fais partie d’une alliance mondiale de lutte contre le tabac. Dès que l’épidémie s’est déclarée aux États-Unis, une alerte a été émise pour repérer au plus vite des cas similaires ailleurs dans le monde. Pour l’instant, il n’y en a toujours aucun. »

France Vapotage réclame une meilleure réglementation

Titré  « L’été meurtrier ? De l’urgence d’une réglementation », le communiqué de presse de France Vapotage a été publié en réaction à cette polémique. Il vise avant tout à clarifier la situation dans l’Hexagone et à rappeler qu’il ne faut pas faire d’amalgames entre ces produits vendus hors du circuit légal et les articles des shops spécialisés.

« Alors que des drames survenus aux États-Unis ont alimenté ces dernières semaines le débat sur la cigarette électronique, France Vapotage appelle les pouvoirs publics à agir en faveur d’une vape responsable afin de protéger les fumeurs en recherche de solutions efficaces pour diminuer ou arrêter leur consommation de tabac. »

« Tous les raccourcis et tous les amalgames possibles ont été effectués dans certains médias américains et français quant à la pratique de la vape. Des pratiques dévoyées ont ainsi été de manière totalement irrationnelle assimilées à l’usage de la grande majorité des vapoteurs, qui ont pourtant trouvé dans l’utilisation de la cigarette électronique une réponse adaptée à leur volonté de diminuer ou d’arrêter la consommation de tabac. »

« Il est urgent d’agir car, avec plus 3 millions de vapoteurs français et alors que la cigarette électronique est l’outil reconnu par l’agence nationale de santé publique comme le plus efficace et le plus utilisé pour réduire la prévalence tabagique, il importe d’entendre le message porté par les fabricants et professionnels d’une vape responsable et de créer un dialogue avec les opérateurs responsables. Il est primordial que l’État se positionne afin d’apporter une information adéquate aux fumeurs sur le vapotage, ce qui permettra d’éviter les amalgames sur le produit dans la presse. »

« Le Royaume-Uni, dont la prévalence tabagique était, il y a quelques années seulement, équivalente à celle de la France, a considérablement réduit le nombre de ses fumeurs. La prévalence tabagique y est aujourd’hui de 15 %, moitié moindre qu’en France. Cette baisse considérable s’explique en grande partie par le choix des autorités britanniques de santé d’adopter une démarche pragmatique fondée sur la réduction des risques et qui intègre la cigarette électronique dans la panoplie des alternatives proposées aux fumeurs souhaitant réduire ou arrêter leur consommation de tabac. »

« Avec une prévalence tabagique parmi les plus élevée d’Europe (31,9 % en 2017) et 12 millions de fumeurs, la France doit impérativement saisir l’opportunité du vapotage en matière de santé publique et agir en faveur d’une vape responsable en protégeant les consommateurs des dérives observées à l’étranger. »

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