Cigarette électronique : l’OMS doit changer de logiciel

Adopter une nouvelle approche et en finir avec les stratégies inefficaces : c’est ce que suggère la revue scientifique “The Lancet”, qui prend clairement parti pour la cigarette électronique dans la lutte anti-tabac.

Cigarette électronique : l’OMS doit changer de logiciel

Si jamais vous croisez la vape au détour d’un shop, surtout, n’allez pas lui demander si elle a passé de bonnes vacances. Elle vous répondrait, la mine fatiguée, les traits tirés : « Trop dégoûtée, c’était la cata. » Mettez-vous à sa place… Entre le rapport de l’OMS qui la présentait en juillet comme « incontestablement nocive », « l’épidémie de maladies pulmonaires » parmi les vapoteurs qui a affolé les Américains, et une étude récente qui visait à montrer ses effets néfastes sur le système vasculaire, la vape a passé un été bien pourri. Pour elle, pas de farniente, mais de l’énergie dépensée à essuyer les coups, à s’expliquer, à se justifier, encore et toujours.

La cigarette électronique, « un substitut viable à long terme »

Heureusement, à quelques semaines du Vapexpo Paris 2019, la rentrée lui envoie un signal positif. Ainsi, la revue médicale britannique The Lancet a fait une mise au point particulièrement bienvenue dans un article publié fin août, observant que l’Organisation mondiale de la santé « continue de sous-estimer le potentiel des alternatives au tabac à faible risque ». Et ce, malgré les recommandations de plusieurs experts.

Pour les auteurs de l’article, les approches privilégiées dans la lutte anti-tabac se sont avérées peu efficaces, comparées à la cigarette électronique. Cela vaut pour l’incitation à l’arrêt brutal de la nicotine en même temps que l’arrêt du tabac, mais aussi pour les alternatives pharmaceutiques. « Bien que cette solution convienne à certaines personnes, les taux de réussite absolue sont faibles », constate The Lancet. A contrario, le vapotage est présenté comme « un substitut viable à long terme, avec des résultats substantiels en matière de réduction du tabagisme ».

« Les e-cigarettes sont considérablement moins nocives »

Si The Lancet admet qu’il faudra des décennies pour mesurer avec certitude les effets du vapotage à long terme, un faisceau d’éléments probants plaide en faveur de cette alternative : « Les estimations suggèrent que les risques liés au vapotage ne devraient pas excéder 5 % de ceux associés au tabac fumé. Le chiffre précis a suscité des controverses, mais d’autres évaluations indiquent que les e-cigarettes sont considérablement moins nocives [NDLR : que le tabac fumé]. »

Dans ces conditions, prône la revue scientifique, mieux vaut encourager les fumeurs désireux d’arrêter de fumer à se tourner vers le vapotage que d’instaurer des mesures coercitives : « La réponse politique aux produits sans fumée doit être différente des stratégies de lutte existantes, qui incluent des augmentations de taxes, des interdictions de la publicité pour les cigarettes et des restrictions en amont de l’offre. »

8 millions de personnes meurent chaque année à cause du tabac

En guise de conclusion, les auteurs de l’article reviennent sur les deux pages du rapport de l’OMS consacrées à la cigarette électronique. « Il est décevant de constater que l’OMS s’accroche à l’orthodoxie dépassée alors qu’elle pourrait embrasser l’innovation. L’assimilation des produits sans fumée aux cigarettes ne sert qu’à préserver l’emprise du commerce des cigarettes sur les consommateurs de nicotine dans le monde et annulera le potentiel des stratégies modernes de réduction des risques liés au tabac. » Les médecins de l’OMS entendront-ils leurs pairs du Lancet ? On l’espère. En attendant que quelqu’un ait l’audace et le courage de changer le logiciel de l’OMS, près de 8 millions de personnes dans le monde meurent prématurément chaque année à cause du tabac.

 

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