Australie : vers la vape sur ordonnance ?

En Australie, une proposition de loi vise à limiter la vente des produits de vape nicotinés aux seules pharmacies, et sur ordonnance. Pour le ministère de la Santé, c’est une manière d’en interdire l'accès aux mineurs. Mais pour les associations provape, une façon de dissuader les fumeurs de s’y essayer.

Australie : vers la vape sur ordonnance ?

Consulter son médecin pour obtenir une ordonnance afin d’acheter des e-liquides nicotinés en pharmacie ? C’est ce qui pourrait bien arriver en Australie, dès le 1er janvier prochain. Il faut dire qu’à l’heure actuelle, la vente des produits de vapotage contenant de la nicotine est tout simplement illégale dans le pays. Il reste toutefois possible d’importer jusqu’à trois mois de “provisions”, en commandant sur Internet à l’étranger, et déjà sur ordonnance médicale. Mais, dans la mesure où aucun site web international n’exige un tel document, et que « seuls huit médecins ont montré leur intérêt à prescrire de telles ordonnances dans toute l’Australie », selon le Dr. Colin Mendelsohn, l’un des responsables de l’Australian Tobacco Harm Reduction Association (ATHRA), les vapoteurs sont largement dans l’illégalité.

Les sanctions sont pourtant lourdes. Le ministre de la Santé Greg Hunt (photo) a mis en place un plan de lutte contre l’importation illégale, le 19 juin 2020, appelant de ses voeux une collaboration plus étroite entre les services de son propre ministère et ceux des douanes. Il prévoit une amende pouvant atteindre 220 000 dollars australiens (133 000 euros). La simple possession de produits de vape nicotinés est interdite dans cinq États sur les six qui composent l’Australie.

Un parcours d’obstacles pour le vapoteur

Dans ce contexte, le ministre de la Santé Greg Hunt propose d’autoriser la vente de produits de la vape nicotinés, mais uniquement en pharmacies et sur ordonnance. À l’origine, le plan de lutte contre l’importation devait prendre effet quinze jours à peine après sa promulgation, le 1er juillet dernier, mais les vapoteurs comme les politiciens du propre camp de Greg Hunt ont demandé un délai supplémentaire. Celui-ci est désormais fixé à janvier prochain.

Selon le Dr. Colin Mendelsohn, le processus serait toutefois délibérément très complexe. Un vapoteur ou un fumeur désirant arrêter la cigarette devrait prendre rendez-vous avec son généraliste, et ainsi payer une consultation. Le cas échéant, son médecin lui signerait une ordonnance, qui devrait alors être validée par l’organisme fédéral de contrôle des produits thérapeutiques. Le vapoteur pourrait ensuite se rendre dans une pharmacie, qui irait commander les produits nicotinés auprès de grossistes, prenant une commission au passage. Et il faudrait renouveler tout le processus à chaque fois. 

Repérée par Jim McDonald, éditorialiste pour Vaping360, une infographie gouvernementale illustre chacune des étapes, à destination des vapoteurs. Comme s’il fallait à ce public des explications illustrées, pour bien comprendre les complexes et étranges politiques gouvernementales.

Un appel à consultation jusqu’au 6 novembre

Dans sa grande mansuétude, le gouvernement australien a autorisé ses concitoyens à commenter le projet de loi jusqu’au 6 novembre. Celui-ci serait, sinon, appliqué dès le 1er janvier 2021. Le pays compte à l’heure actuelle 520 000 vapoteurs (sur 25 millions d’habitants). Des voix s’élèvent déjà contre ce système. À commencer par les professionnels des vape shops, totalement écartés du projet. Mais aussi les associations provape. Ces dernières déplorent le manque de transparence du projet et sa trop grande complexité, qui risque de dissuader les fumeurs d’essayer de passer à la vape.

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